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Retour aux affaires

Plobsheim va s’élancer pour sa cinquième saison en Nationale 2 avec un nouvel entraîneur, Jean-Luc Kieffer, et un groupe sensiblement rajeuni.

 

La vie de Jean-Luc Kieffer est (presque) entièrement tournée vers le handball. « J’ai une femme conciliante », sourit-il. En plus de son boulot à l’Eurométropole, l’ancien gardien vit en effet au rythme de sa passion pour la petite balle ronde.

Semaines chargées

Depuis quinze ans, il distille ses conseils aux gardiens du Pôle Espoirs de Strasbourg. C’est lui qui a formé Vincent Gérard, Mickaël Robin ou Julien Meyer, pour ne citer que les plus connus. Cette saison, il va aussi se charger, comme il l’avait déjà fait par le passé, d’animer des séances spécifiques avec les gardiens de Sélestat. Et il va redevenir coach en championnat de France, puisqu’il s’est installé cet été sur le banc du POC.

Tous les soirs de sa semaine – « sauf le mercredi, pour la famille » – sont consacrés à ses diverses fonctions handballistiques. Même le vendredi, quand il se transforme en spectateur pour suivre les prestations de sa fille Ilona (20 ans), joueuse en D1 à Besançon, et de son fils Valentin (18 ans), qui s’apprête à découvrir la D2 avec Sélestat. Les semaines sont donc chargées, mais tout est finalement question « d’organisation ».

Joueur, Jean-Luc Kieffer a fait le bonheur de la Robertsau, où il a été formé par un certain Branko Karabatic, et du Racing. En 1996, en même temps que Jackson Richardson, Stéphane Stoecklin ou Frédéric Volle, il avait rejoint la Bundesliga, du côté de Schutterwald.

Sitôt sa carrière pro achevée, à l’âge de 33 ans, l’Alsacien s’est tourné vers le coaching, au HBC La Famille (N2), à Colmar (N2) et à Marmoutier/Saverne/Wasselonne (N3). Ces dernières années, l’ancien gardien avait pris du recul – « c’était un choix familial » – , le temps d’accompagner les premiers pas de son fils Timothée, âgé de six ans aujourd’hui.

Le handball n’était cependant jamais très loin, puisqu’il a permis à Hochfelden/Dettwiller de monter en Prénationale. « J’ai eu plusieurs propositions pour entraîner en championnat de France. Mais c’est vrai que ça me démangeait un peu », confie Jean-Luc Kieffer (48 ans).

Il replonge donc avec bonheur au POC, « un club familial », pour guider l’équipe fanion en N2, mais pas seulement. « On met en place un groupe “espoirs”, pour préparer l’avenir du club, pour former davantage de joueurs du cru. »

Cette saison, Jean-Luc Kieffer va s’employer à imprimer son style. « On est en reconstruction », souligne le coach orange. Le recrutement, axé sur la jeunesse, en témoigne. « Je voulais de la fraîcheur. L’objectif, c’est un maintien confortable. » Même si le POC ne s’interdit pas de lorgner le Top 5.

C’est en tout cas avec enthousiasme que Jean-Luc Kieffer relève ce nouveau défi. « Avec l’âge, on est plus sûr de soi. » Plobsheim ne s’en plaint pas.

Le POC débutera le championnat le 17 septembre à domicile contre Folschviller (16h).

                                                                                                                          DNA  S.G.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jean-Luc Kieffer reprend du service en championnat de France sur le banc de Plobsheim. PHOTO DNA – Laurent RÉA

                               « Six ans au POC »

Simon Fischer (30 ans) est plutôt du genre discret. C’est dans le but, qu’il fréquente depuis toujours, qu’il cherche avant tout à se faire remarquer, du haut de son “petit” (pour un gardien) mètre 80.

Voilà six ans qu’il défend celui de Plobsheim, tantôt en “une”, tantôt en “deux”. « Je pense club avant tout », souffle-t-il.

Un duo harmonieux avec Lionel Gasser dans le but orange

Cette saison, il fait la paire avec Lionel Gasser en N2. « J’étais parti pour lâcher du lest », sourit Simon Fischer. Le départ de Thomas Garcia a libéré un strapontin et le gardien alsacien a accepté de s’impliquer davantage, de retrouver durablement un niveau qu’il avait connu avec le HBC La Famille, son premier club. « Je devais avoir 17 ans quand j’ai joué mon premier match en N2. »

Ses contraintes professionnelles (il travaille à Électricité de Strasbourg) pouvaient parfois l’empêcher de s’investir avec continuité avec la “une”.

« Cette saison, je me débrouille pour être là » et accompagner Lionel Gasser dans le but. « Les choses sont claires. Il commence les matches et je rentre s’il est un peu moins performant. Ça fonctionne bien. »

Simon Fischer n’a ainsi pas manqué un seul match depuis le début du championnat et apprécie ses retrouvailles avec la N2. Tout comme il ne regrette pas, voilà six ans, d’avoir rejoint le POC. « Après mes passages au HBC La Famille (N2 puis N3) et à Reichstett (N3) , j’en avais un peu ras-le-bol des déplacements. » Il s’était alors accordé une “pause”, le temps de quelques saisons à l’Électricité de Strasbourg, au niveau départemental.

Benoît Lehmann et Patrice Wagentrutz – des anciens du POC – l’ont convaincu de porter le maillot orange. « Je connaissais pas mal de monde au club. J’y ai retrouvé l’ambiance sympa et familiale que j’avais connue au HBC La Famille. »

Cette saison s’annonce moins clinquante que la précédente, où Plobsheim avait terminé sur le podium (3e ). « On n’a pas le même effectif, souligne Simon Fischer. Et le niveau du championnat est plus relevé. » Ça ne gâche cependant pas son plaisir. « J’en prends en jouant », tout simplement.

Il espère aussi en ressentir avec une victoire contre Saint-Brice-Courcelles. « C’est un rendez-vous important. On ne doit pas se rater, sinon on se tire une balle dans le pied. »

Une défaite et le POC verrait les clubs derrière lui se rapprocher au classement, un succès lui permettrait de se caler plus confortablement à cette 7e place. Simon Fischer et ses coéquipiers n’envisagent évidemment que cette deuxième option.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Simon Fischer (au but) et le POC veulent décrocher leur troisième succès à domicile. PHOTO ARCHIVES DNA

 

 

                Thibaut, le fidèle.

 

Plobsheim (4e ) a démarré 2016 en douceur. Contre Metz, Thibaut Dhenin et ses coéquipiers voudront réenclencher la marche avant pour revenir sur le podium.

Thibaut Dhenin est un cas. L’arrière gauche ou demi-centre de 25 ans dispute en effet sa 20e saison à Plobsheim. Même dans le milieu amateur, cela devient de plus en plus rare.

Depuis l’école de hand à la Nationale 2, l’Alsacien a tout connu au POC. « C’est le club où j’ai grandi, je connais tout le monde, je m’y sens bien. »

Son père y est membre du comité, nombre de ses amis d’enfance y jouent encore. Et c’est sans doute pour cela qu’il n’a jamais pu se résoudre à quitter le nid.

L’idée a pourtant pu lui effleurer l’esprit, notamment quand son temps de jeu avec la “Une” s’était réduit il y a deux ans.

« Je me suis posé la question. » Mais il a finalement décidé de rester, de ne pas répondre aux sollicitations venant d’ailleurs, pour continuer avec évoluer avec ses potes.

« C’est important pour moi, souffle Thibaut Dhenin. Partir pour jouer plus, mais laisser les amis. C’est dur de quitter un contexte dans lequel on se sent bien. »

« C’est la place sur le podium qui est en jeu »

Et c’est en Prénationale (dont il finira meilleur buteur), avec l’équipe “Deux”, qu’il a rebondi la saison passée. « Ça m’a fait du bien, ça m’a redonné le goût du jeu. » Son choix s’est révélé judicieux. « Finalement, ça a tourné dans le bon sens. »

Car Guy Adler et Dany Di Paolo, les coaches, ont suivi son évolution, au point d’en faire un joueur majeur en N2 cette saison (32 buts en sept matches). « J’ai un rôle important. » Et Thibaut Dhenin est heureux, comme à chaque fois qu’il enfile ce maillot orange. « Ce n’est que du bonheur. »

Le bonheur, c’est aussi de briller collectivement. Avec une victoire, un nul et une défaite en 2016, Plobsheim a reculé dans la hiérarchie, rattrapé par Metz, son adversaire du jour, qui lui a chipé sa 3e place (les deux équipes comptent le même nombre de points).

Cette 13e journée est donc importante. « C’est la place sur le podium qui est en jeu. » La réserve d’Ivry semble bien partie pour s’emparer du ticket pour la N1, mais le POC, qui pointe à quatre longueurs du leader francilien, veut encore jouer les trouble-fête.

« Soit on continue à pouvoir titiller les premiers (Nogent, 2e , est à un point d’Ivry II, ndlr) , soit on lâche un peu prise », résume Thibaut Dhenin, fidèle serviteur du POC.

                                                                                                                                                                                                                                              

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

              Thibaut Dhenin, 25 ans, dispute sa… 20 e saison au POC. PHOTO DNA – JEAN-CHRISTOPHE DORN

 

 

                                                                                           

Séduit par l’orange

 

Clément Loyau fait partie des quatre recrues qui doivent aider le POC à se mêler à la lutte pour l’accession en N1. Ça tombe bien, l’arrière droit connaît la recette, puisqu’il vient de connaître une montée de N2 en N1 avec Amiens.

« Je ne me sens pas comme un nouveau. J’ai l’impression d’être là depuis longtemps. » À Plobsheim, Clément Loyau (25 ans) a trouvé ce qu’il recherchait : « Un club familial. On m’a dit que l’ambiance pour les matches à domicile était phénoménale ».

Mais reprenons d’abord le fil de son histoire. Avant d’être handballeur, le nouvel arrière droit du POC a d’abord été nageur. Pendant dix ans.

« La natation, c’est génial, mais c’est ingrat. J’en ai eu un peu marre », souffle-t-il. À l’âge de 14 ans, il bifurque donc vers la petite balle ronde.

Et là, tout va très vite. Il intègre le Pôle Espoirs de Chartres six mois après ses débuts, puis le centre de formation d’Aurillac en 2008, en même temps qu’il fréquente les équipes de France jeunes.

Avec le club du Cantal, il goûte pendant six mois à la D1. « Grâce aux blessures qui touchaient le groupe pro », confie-t-il modestement. De 2010 à 2012, c’est à Billère, en D2, qu’il poursuit son chemin.

Mais il y a trois ans, Clément Loyau a décidé de prendre une autre direction. D’abandonner le handball de haut niveau pour privilégier son avenir professionnel. « J’avais envie de basculer sur autre chose. »

Sans regrets ? « Au Pôle Espoirs de Chartres, j’étais avec Valentin Porte (champion du monde et d’Europe avec l’équipe de France). Parfois, on se demande si l’on aurait pu faire mieux si l’on avait continué. Mais j’ai toujours su que j’avais fait le bon choix. »

« Je ne serais pas contre une troisième montée »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

               Clément Loyau se sent déjà comme chez lui à Plobsheim. PHOTO DNA – JEAN-François Badias

 

 

C’est donc à Amiens, alors en N2, qu’il poursuit son tour de France – « j’ai l’habitude, je suis parti de chez moi à quatorze ans ». Il devient cadre dans une entreprise spécialisée dans la fibre optique.

Épanoui en Picardie – « on formait vraiment une famille avec mes coéquipiers » –, Clément Loyau a pourtant décidé d’ajouter une nouvelle étape à son parcours. Le voilà Alsacien depuis quelques semaines.

« J’ai rejoint ma copine qui est originaire de Strasbourg. » Mais à 25 ans, il était hors de question d’arrêter le hand (il continue par ailleurs de travailler dans la même entreprise, dont une branche est basée à Nancy). « C’est une passion. »

En début d’année, il envoie des mails à plusieurs clubs alsaciens. Le POC est le premier à lui répondre. « Ça donnait envie d’aller plus loin. » Les échanges avec le coach et les dirigeants vont le convaincre d’enfiler la tunique orange.

« J’avais aussi lu le reportage dans Hand Action (le mensuel consacré au handball avait publié un article de plusieurs pages sur le POC dans son numéro de février, ndlr). Ça m’avait plu, l’ambiance, les structures Je ne savais pas que le club voulait monter en Nationale 1. Le niveau n’est pas le plus important pour moi. »

Clément Loyau entend d’abord retrouver la même complicité, le même bien-être qu’il a pu connaître à Amiens. Et à l’écouter, c’est déjà gagné. « Je suis super content d’être là. Je me sens vraiment bien au club, dans le groupe. »

Sur le terrain, l’arrière droit voudra aider Plobsheim à se mêler à la lutte pour la montée en N1. Il connaît déjà la recette, pour l’avoir concoctée la saison passée avec Amiens.

« Il faut pouvoir s’appuyer sur une grosse défense, et je pense que ce sera le cas. Il ne faut perdre aucun match à domicile (le premier rendez-vous à la POC Arena contre Folschviller, 2e la saison dernière, donnera une première indication des ambitions oranges). Et être solide à l’extérieur, former une vraie équipe. »

Après Billère (de D2 en D1 en 2012) et Amiens, Clément Loyau réalisera-t-il la passe de trois ? « Je ne serais pas contre », sourit Clément Loyau. Le bouillant public plobsheimois ne demande que ça.

 

 

 

 

 

Quatre recrues au POC

 

 

Quatrième de la poule 4 de N2 cette saison, Plobsheim a envie d’aller voir plus haut et de se mêler à la lutte pour la montée en N1. Le staff et les dirigeants du POC ont donc décidé de densifier l’effectif pour répondre à cette ambition.

Si deux départs sont actés (il ne devrait, a priori, pas en avoir d’autres), ceux du demi-centre Stéphane Robin (Oberkich, Allemagne) et de l’arrière droit Léo Cavalière (Sélestat II, N2 ?), quatre arrivées sont officielles.

L’ailier gauche et défenseur Josselyn Haas (33 ans) arrive de l’ESSAHB (D2).

Il sera accompagné de l’arrière gauche Julien Przybyla (29 ans), ancien de l’ESSAHB lui aussi, qui évoluait depuis deux saisons à Cernay/Wattwiller (N1).

Les deux autres recrues ont proposé leurs services au POC, qui s’est empressé d’y répondre favorablement.

Arrière droit gaucher, fort défenseur, Clément Loyau (25 ans) arrive d’Amiens (il était auparavant passé par Aurillac et Billère), où il a participé à la montée du club picard en N1.

Jean-Christophe Balbo (28 ans), pivot au gabarit imposant (1,98 m, 115 kg), débarque de Châteauneuf (N2), après être passé par Marseille (N2), la D1 suisse (CS Chênois) et le centre de formation de Chambéry.

Pour viser la montée en N1, l’équipe dirigée par Guy Adler pourra incontestablement s’appuyer sur une solide défense, avec plusieurs joueurs référencés dans ce domaine (les quatre recrues, sans oublier Griesmar et Hadjeba, qui manquera le début du championnat suite à sa rupture au tendon d’Achille fin janvier).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’arrière gauche Julien Przybyla quitte Cernay/Wattwiller pour rejoindre le POC. PHOTO DNA – Michel Kurst

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Clément LOYAU, Jean Baptiste BALBO, Julien PRZYBYLA, Josselyn HASS 

 

 

 

 

Le POC au Portugal au Championnat d'Europe Universitaire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Médaille de Bronze et Trophée du Fair Play pour 4 de nos licenciés Mam's, Yann, Thomas et Ronan. Bravo à eux !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’Université de Strasbourg est revenue bronzée du Portugal

 

 

 

Des adieux émouvants

 

Plobsheim – Dieulouard, aujourd’hui (16h)

Une page va se tourner, cet après-midi à Plobsheim. Le POC va disputer le dernier match de son histoire dans sa fameuse salle polyvalente. Avec émotion, forcément

 

« Cette fois, c’est la dernière… » Lionel Gasser aura certainement un (grand) pincement au cœur cet après-midi, au moment d’entrer sur le terrain.

Le gardien de Plobsheim (30 ans) repensera sans nul doute à la multitude de souvenirs engrangés dans la fameuse “POC Arena”, qu’il fréquente depuis l’âge de six ans. « Franchement, ça va être une émotion bizarre, souffle “Lio”. Je pense que je réaliserai davantage dimanche (aujourd’hui). J’ai fait toute ma carrière dans cette salle»

 

« C’est quand même la seule salle où il pouvait y avoir un chien le long de la ligne de touche »

Cette fameuse salle polyvalente de Plobsheim, ce n’est« pas une salle de hand ». Mais ce terrain trop étroit, ces buts collés aux murs, ce public massé au plus près de la ligne de la touche font tout le charme de l’endroit. « Il y a une âme », assure Lionel Gasser.

« On entend les gens râler au bord du terrain, raconte-t-il. Et puis c’est quand même la seule salle où il pouvait y avoir un chien le long de la ligne de touche ! »

Si le gardien orange ne devait choisir qu’un moment, ce serait la montée en Nationale 2 décrochée la saison passée, à domicile contre la réserve du Mulhouse HSA. « C’est mon meilleur souvenir. La salle était pleine à craquer, le public avait envahi le terrain à la fin du match. C’est bien de l’avoir vécu dans cette salle. »

C’est une donnée difficilement quantifiable, mais la “POC Arena”, son sol glissant, ses dimensions (très) loin du 40x20 traditionnel ont sans aucun doute fait déjouer nombre d’adversaires. « C’était un plus pour nous, avance Lionel Gasser. Les clubs adverses étaient toujours surpris. »

«On y a quand même réalisé pas mal d’exploits. Sur certaines saisons en N3, la salle nous a permis de nous maintenir, c’est une certitude, poursuit Olivier Schoch, le président du club. J’ai commencé le hand à Illkirch et venir à Plobsheim, c’était quelque chose! On n’aura plus cet avantage, mais on fera avec»

La saison prochaine, le POC n’aura pas besoin de demander une dérogation. La nouvelle (belle) salle, d’une capacité de 600 places, est bientôt prête et dès le week-end prochain, les équipes de jeunes en fouleront le parquet. Les joueurs de la “une” y disputeront leur premier match le 23 février, contre Val de Gray.

 

«Emmener avec nous dans la nouvelle salle les quarante-cinq d’ans d’histoire du club »

Si le POC est bien évidemment identifié à la salle polyvalente qui continuera d’être utilisée pour les entraînements des équipes de jeunes , une nouvelle enceinte devenait impérative. « On arrivait au bout du système, on n’y arrivait plus avec notre nombre de licenciés (250, NDLR). Sans la nouvelle salle, on aurait dû refuser des gamins»

Plobsheim va désormais avoir un “chez lui”. « Une nouvelle page s’ouvre. Le challenge, c’est d’emmener avec nous dans la nouvelle salle les quarante-cinq d’ans d’histoire du club », souhaite Olivier Schoch.

La transition ne se fera pas sans nostalgie. « Je pense que la salle polyvalente me manquera, anticipe Lionel Gasser. On ne retrouvera pas tout de suite la même chaleur dans la nouvelle. Mais c’était un frein au développement du club. »

 

Finir sur une victoire

Cet après-midi contre Dieulouard, la “POC Arena” va vibrer et rugir une dernière fois. Pour les joueurs de Guy Adler, il est inconcevable de ne pas gagner pour ce baisser de rideau. «On a vraiment envie d’aller chercher la victoire», lance le gardien de but orange.

Les “anciens” du club, regroupés au sein de l’équipe “trois”, ont déjà effectué leurs adieux. Sur un succès, évidemment. «Certains ont versé une petite larme, sourit Olivier Schoch, aussi membre de la “trois”. C’était un sentiment assez bizarre.»

Plobsheim aura bientôt une salle normale. Il n’en deviendra pas un club “lambda” pour autant.

Simon Giovannini  DNA

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans une salle polyvalente pleine à craquer, Benoît Lehmann et Plobsheim avaient décroché une montée historique en N2 en fin de saison dernière. Cet après-midi, la “POC Arena” va rugir une dernière fois. Photos archives DNA – jean-christophe dorn

 

       

Coupe de france 16es de finale

 

Plobsheim – Dijon (22-36)

 

Plobsheim (N2) a dit au revoir à la Coupe de France, samedi contre Dijon (D1). Mais le POC a offert à son magnifique public une soirée qui restera dans les annales du club.

Il n’a finalement manqué que l’exploit pour que la soirée soit parfaite. Encore que Pour ce 16e de finale de Coupe de France, le premier de l’histoire du club, contre Dijon, Plobsheim avait mis les petits plats dans les grands.

Et le résultat est allé bien au-delà de toutes les espérances. « On avait tablé sur 600, 700 spectateurs », indiquait ainsi Olivier Schoch, le président du POC. Samedi soir, plus de mille personnes ont finalement investi un gymnase des Malteries tout d’orange vêtu.

 

« On finit cette année 2013 en apothéose »

« C’est un beau cadeau pour le club et pour tous les bénévoles, poursuivait un Olivier Schoch aux anges. Les joueurs ont fait le maximum. Avoir seulement quatre buts de retard à la mi-temps (12-16) , c’était déjà un rêve. On a séduit beaucoup de monde. C’était surtout une très belle fête. »

Une fête que tous les jeunes du club (le POC compte 250 licenciés, dont plus de 150 dans les catégories de jeunes), pas les derniers pour mettre l’ambiance samedi, ont largement savourée. « J’espère que nombre d’entre eux auront la chance de vivre des moments pareils au cours de leur carrière. »

Ce match de gala aura clôturé de la plus belle des façons une année exceptionnelle pour le club bas-rhinois. « On finit cette année 2013 en apothéose. On ne pouvait pas espérer beaucoup plu»

La parenthèse Coupe de France refermée, Plobsheim se replongera début janvier dans son championnat, où il réalise aussi quelques jolis coups d’éclat (6e de la poule 4 de N2).

Sur une pente ascendante ces derniers mois (promu en N2, finaliste de la Coupe d’Alsace), le POC ne veut pas s’arrêter là. La livraison de la nouvelle salle, prévue pour début février, devrait permettre au club de « franchir un palier ».

« L’objectif, c’est de continuer à grandir », confirmait Olivier Schoch après ce 16e de finale. Au point de vouloir rejoindre la N1 à court terme ? « Si on atteint un jour ce niveau, ce sera aussi avec les jeunes du club qui arrivent. On veut vraiment investir sur la formation. Cela prendra peut-être du temps, mais nous sommes patients »

Le monde du handball alsacien, lui, espère ne pas devoir patienter trop longtemps pour revivre pareille fête

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

        Stéphane Robin et ses coéquipiers ont tourmenté la défense dijonnaise en première période. Photos DNA – Marc Rollmann

 

 

       

La tête (très) haute

À Schiltigheim (gymnase des Malteries). Plobsheim HBC (N2) - Dijon Bourgogne HB (D1) : 22-36 (12-16). Arbitres : MM. De Sousa et Dewaele. 1300 spectateurs.

Plobsheim. – Gardiens : Gasser (1re -35e , 11 arrêts dont 2 pen), Meunier (36e -60e , 8 arrêts dont 1 pen). Joueurs de champ : Vetter 1/11, Schull 3/10, Lehmann 2/2, Wagentrutz 2/7 (dt 2/3 p.), Dhenin 1/1, Robin 6/11 (dt 2/2 p.), Krieger 2/5, Florczak 1/2, Sy 1/7, Gentner 2/5, Blaise 1/1. Deux minutes : Krieger (3e ).

Dijon. – Gardiens : Stojinovic (1re -30e , 5 arrêts), Mai (31e -60e , 11 arrêts). Joueurs de champ : Naudin 7/11 (dt 2/4 p.), Loupadière 1/2, Revin 1/1, Poletti 4/7 (dt 2/3 p.), Vazquez 0/4, Parent 3/3, Redei 5/8, Rondel 1/1, Petiot 3/5, Rac 3/3, Vrankovic 5/7, Corneil 3/4. Deux minutes : Revin (10e ).

La marche était évidemment très haute. Devant 1 300 spectateurs, hier aux Malteries, Plobsheim (N2) est tombé devant Dijon (D1), mais avec les honneurs.

Le magnifique parcours de Plobsheim en Coupe de France s’est arrêté hier en 16e de finale. Logiquement, c’était tout de même Dijon, 12e de LNH, en face.

Mais l’essentiel n’était pas là. Près de 1 300 personnes, la plupart en orange, évidemment, avaient investi les Malteries.

Pour vous donner une idée, c’est comme si un quart du village avait fait le déplacement

 

« On a donné une belle image du club »

Il y a eu pour les coéquipiers de Patrice Wagentrutz cette entrée, forcément magique, sur le terrain, la salle plongée dans le noir, les projecteurs de lumière braqués sur eux, comme des joueurs de D1 Et pendant près de trente minutes, les Plobsheimois le sont devenus, rivalisant avec les pros dijonnais.

« On ne s’attendait pas à gagner ce match », souriait Stéphane Robin après la rencontre. Mais ses coéquipiers ne l’ont pas joué battus pour autant. Solidaires, comme toujours, les joueurs du POC ont parfois plié (1-4, 5e ), sans jamais rompre (3-5e ).

Gasser faisait le show dans son but et tout le monde lui emboîtait le pas. Krieger rapprochait les siens tout près (6-7, 16e ), imité quelques instants plus tard par un Schull sans complexe (8-9, 19e ).

Mais Plobsheim n’allait jamais réussir à passer devant au score. Dijon, plus grand, plus fort, s’évitait des frayeurs inutiles pour virer en tête à la pause (12-16), mais le POC était dans le coup et c’était déjà une victoire.

Les Bourguignons allaient éteindre très vite les dernières illusions alsaciennes en seconde période. Petiot et Poletti plaçaient Dijon hors de portée (12-19, 34e ). La messe était dite, certes, mais pourquoi ne pas continuer à profiter de cet événement si réussi ?

       

          

Ovation méritée

C’est ce que faisaient les Plobsheimois, en dépit de la fatigue, en dépit de la réussite adverse. Dijon s’envolait (17-27, 43e ), mais le POC continuait de lutter pendant que les Malteries continuaient de chanter (22-36).

« On peut être fiers, lançait le pivot Benoît Lehmann. Si on a réussi à rester proches au score en première période, c’est grâce à ce public. Il nous a transcendés. Après la pause, Dijon a élevé son niveau de jeu et c’était difficile de rivaliser, mais devant tous les bénévoles et les jeunes du club, on en a montré une belle image. »

Plobsheim va revenir à son bel ordinaire (le promu bas-rhinois réussit ses débuts en N2). Mais ses joueurs ont profité pleinement de l’ovation de leur public, dans une soirée que le POC n’oubliera pas de sitôt

                                                                                                                        Simon Giovannini DNA

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

        Florian Vetter et le POC ont tenu tête à Dijon. Photo DNA - Marc Rollmann

 

 

 

 

   “Lio” a vécu son rêve.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

        Lionel Gasser, pâtissier dans la vie, n’oubliera pas de sitôt sa soirée dans le but plobsheimois face aux “pros” de Dijon.

Photo DNA - Marc Rollmann

 

        Reportage FR3 Alsace sur la performance de Lio

       

Dans un gymnase des Malteries orange pétillant, le POC a vécu une soirée un peu plus marquante que les autres et son gardien, Lionel Gasser, a su placer ses coéquipiers sur les bons rails.

Au début, il y a eu l’échauffement, ces ballons qui arrivent en rafales sur les doigts, histoire de prendre la température, de ressentir cette chaleur dans les mains, histoire de se dire que ce match commençait comme un autre.

« L’engouement est monté durant toute cette semaine, dit Lionel Gasser, pâtissier à Benfeld, qui pétrit plutôt des ballons en fin de semaine. Au boulot, je me suis obligé à tout faire comme d’habitude, mais en arrivant à l’échauffement, on ne pouvait qu’être impressionné par les joueurs en face. »

 

« Toucher le premier ballon »

Et puis il y a eu la présentation, dans le rond de lumière, rien que pour soi, le salut à la tribune de gauche, le salut à la tribune de droite.

Enfin, il y a eu ces accolades, ce dernier cri, poussé ensemble avec des épaules peut-être un peu plus proches que d’habitude, histoire de se montrer que personne ne sera seul ce soir.

Et il a bien fallu y aller, avec envie et gourmandise même, se lancer sur ce terrain inconnu, affronter ces ballons qui, forcément, venaient hier soir un peu plus vite, un peu plus fort que d’habitude.

Lionel Gasser a pris la mesure de sa cage, tout de suite. Il s’est jeté sur un premier ballon, celui de la première attaque de Dijon, celui de Juan-Antonio Vasquez. Histoire de passer un message à ses copains : ils vont avoir le droit de se tromper. « Cet arrêt, c’est ce qu’il fallait faire, toucher le premier ballon, raconte le gardien du POC. Après, tout pouvait s’enchaîner. »

Plus tard, il y aura un penalty détourné, un arrêt parmi les dix réussis dans cette première mi-temps, bien mieux que son illustre confrère d’en face, Nebojsa Stojinovic.

Mais Lionel Gasser ne se résume pas à un poste ou à des statistiques. Non, Lionel Gasser c’est une attitude ou plutôt ce sont des attitudes, multiples, plurielles, des mimiques, des mots prononcés pour soi ou pour les autres, un poing serré et ce regard qui, jamais, ne quitte la course du ballon.

La seconde période sera moins festive, Walfroy Meunier va prendre le relais à la 36e. Même timing, premier tir, premier arrêt et même plaisir en partage.

« Je pensais qu’il allait y avoir du monde, mais pas autant. On s’est vraiment senti soutenu, même par des gens qui n’étaient jamais venus. Là, je suis super content, on a vécu des choses dont rêve n’importe quel sportif amateur. En plus, on n’a pas été ridicule. »

Il a juste partagé un rêve avec ses copains, et devant tellement de témoins.

                                                                                                                                Christine André  DNA

       

            

 

Faits pour s’entendre

 

Stéphane Robin est de retour en Alsace après une parenthèse fructueuse outre-Rhin. Le demi-centre a choisi Plobsheim pour ses retrouvailles avec le championnat de France. Comme une évidence…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  Stéphane Robin, un renfort d’envergure pour le POC. Photo DNA – Michel Frison

 

 

Stéphane Robin a fini par dire oui. « Cela faisait déjà deux-trois ans que Plobsheim m’appelait à chaque intersaison », sourit-il. Le demi-centre n’avait jusqu’à présent jamais ressenti le besoin de changer d’air, lui qui avait les clés du jeu à Oberkirch (Südbadenliga), son refuge depuis cinq ans.

Et puis les choses ont changé. Les déplacements – « une heure aller-retour pour aller à l’entraînement » – ont commencé à lui peser. La famille s’est agrandie, son travail (il a un cabinet de kiné à Strasbourg) lui a pris davantage de temps.

 

 

« Plobsheim avait un attrait particulier… »

 

La question d’un retour en Alsace, handballistiquement parlant, s’est posée. Et le choix s’est imposé comme une évidence. « Plobsheim avait un attrait particulier… », confie Stéphane Robin.

Dans quelques mois, le frère de Mickaël, le gardien international de Montpellier, s’installera dans la maison qu’il est en train de faire construire à… Plobsheim. « Mon fils a commencé le baby hand la saison dernière à… Plobsheim. » La montée du POC en N2

a achevé de le convaincre.

« Le projet de Plobsheim est intéressant. Et c’est aussi le club qui ressemble le plus à ce que j’ai connu en Allemagne », souffle Stéphane Robin, 31 ans en novembre.

L’envie de « boucler la boucle » a également motivé sa décision.

« J’ai commencé en seniors à 17 ans avec la SP Neuhof en Nationale 2. Plobsheim a du potentiel et j’ai envie d’apporter à cette équipe », indique celui qui a connu la D1 et la D2 avec Sélestat et la Robertsau dans ses jeunes années de handballeur.

Son arrivée constitue un vrai plus pour un POC qui s’apprête à découvrir la Nationale 2.

Lui connaît déjà ce niveau, pour l’avoir fréquenté avec Colmar il y a quelques années. Et il garde les pieds sur terre. « L’objectif est de se maintenir le plus tôt possible. Après, terminer entre la cinquième et la dixième place, ce serait bien. »

Plobsheim pourra compter sur l’expérience de son demi-centre. « À l’étranger, tu as un statut à part, un rôle très important. Je veux me faire autant plaisir ici. » Sa fraîcheur également. «J’avais envie de voir autre chose. Après cinq ans à Oberkirch, il y avait un peu de routine. »

L’Alsacien ouvre un nouveau chapitre, qu’il espère tout aussi réussi. « J’ai encore quelques belles années devant moi. Et je me vois bien terminer ici », assure Stéphane Robin. Évidemment…

 

 

       

     Historique !

 

 

C’est la récompense d’une saison d’ores et déjà réussie. Plobsheim est assuré depuis ce week-end de monter en Nationale 2, à quatre journées de la fin du championnat. Une grande première pour le club bas-rhinois.

 

C’est tout sauf une surprise, tant le POC survole la poule 6 de Nationale 3. Il a ainsi fallu attendre le 17 mars et la 19e journée pour voir les coéquipiers de Patrice Wagentrutz concéder leur seule et unique défaite, sur le parquet du Colmar HC.

Avec quatorze points d’avance sur le 5e , Lure, Plobsheim est assuré de terminer à l’une des quatre premières places synonymes d’accession à l’étage supérieur. « Nous sommes fiers et soulagés », sourit l’entraîneur Guy Adler, arrivé l’été dernier à la tête du POC.

« Un club de passionnés »

 

Soulagés car les Bas-Rhinois n’avaient pas fait mystère de leur ambition avant le début de saison : ils jouaient la montée et rien d’autre. « On avait une certaine pression », confie ainsi Guy Adler. Mais l’alchimie s’est faite rapidement et les six nouveaux joueurs se sont parfaitement fondus dans l’équipe.

« On n’a pas recruté des stars, poursuit-il. L’important, c’est le côté humain. Ce qui m’intéresse, c’est de faire en sorte que le groupe aille dans la même direction. La mayonnaise a pris. Ce n’était pas évident de faire cohabiter tous ces caractères ensemble car il y en a dans l’équipe ! Je suis fier de ça. »

Du caractère, les coéquipiers de Lionel Gasser en ont fait preuve sur le terrain, faisant exploser les défenses adverses chaque week-end (près de 34 buts inscrits en moyenne).

Si Guy Adler ne devait retenir qu’un seul moment, ce serait le match aller à Molsheim, le 15 décembre (11e journée). « C’était un

match piège. Mais les joueurs ont fait preuve d’une grande solidarité. Quelque chose s’est passé… » Et Plobsheim s’est envolé vers la Nationale 2.

« On savoure, jubile Olivier Schoch, le président. L’engouement autour du club est réel et on sera l’une des plus petites communes en N2. C’est une fierté. »

 

Bientôt l’adieu à « l’Arena Stadium »

 

De son côté, le coach du POC ne regrette pas son choix. « C’est un club de passionnés. Je pensais avoir tout vu à Sarrebourg (qu’il avait fait monter de la Prénationale à la N2, ndlr) , mais là, c’est exceptionnel. »

Si la saison du POC est d’ores et déjà réussie, elle n’est pas encore parfaite pour Guy Adler. « Nous voulons terminer premiers de la poule (*) et remporter une des deux Coupes (Plobsheim est qualifié en finale de la Coupe d’Alsace et de la Coupe du Crédit Mutuel, ndlr). On ne retient que les vainqueurs. »

Le club bas-rhinois, présent en N3 depuis la saison 1998-1999, va changer de monde, mais il n’entend pas renier sa philosophie. « On apportera une ou deux retouches à l’effectif », indique Olivier Schoch. Et l’argent ne viendra pas “polluer” le vestiaire plobsheimois.

« On ne changera pas notre façon de fonctionner. Les joueurs ne sont pas payés, hormis des frais de déplacement et des primes de match de dix euros. » « On veut préserver “l’état d’esprit POC” », complète Guy Adler.

S’il entend rester fidèle à ses valeurs, Plobsheim fourmille de projets. Car les chantiers ne manquent pas. Outre pérenniser le club en N2, il y a également un important travail de formation à poursuivre.

La livraison de la nouvelle salle de 400 places, prévue pour la fin de l’année, va également bouleverser le quotidien du POC. La désuète mais pittoresque salle polyvalente – rebaptisée « l’Arena Stadium » par Guy Adler – ne sera bientôt plus qu’un (joli) souvenir.

« Le timing est parfait, apprécie Olivier Schoch. On termine en beauté dans la salle polyvalente, où ont eu lieu de nombreux exploits. On va forcément passer un cap. »

C’est une certitude, l’année 2013 restera dans les annales de la belle histoire du POC.

 

230

 

La réussite du Plobsheim Olympique Club ne réside pas seulement dans celle de son équipe fanion. Le POC compte en effet 230 licenciés répartis dans une douzaine d’équipes.

(*) Le meilleur 1er des huit poules de N3 sera sacré champion de France. Chalon-sur-Saône, leader de la poule 5 (22 victoires en autant de journées), semble hors de portée.

par Simon Giovannini des DNA

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C’était le 16 septembre dernier lors du premier match de la saison contre l’ESSAHB II... Les joueurs du POC affichaient déjà leur solidarité. Photo archives DNA - Jean-Christophe Dorn

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Thomas Krieger, meilleur buteur du POC (108 buts en 20 matches), s’envole : Plobsheim découvrira la Nationale 2 la saison prochaine. Photo archives DNA – jean-christophe Dorn

         

       
                             «Le choix de la raison»

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

        Après trois saisons en Allemagne, à Oberkirch, Fabrice Bapst a choisi de retrouver son club formateur cet été. À Plobsheim, le gaucher espère allier qualité de vie et ambitions élevées. Son emploi du temps était devenu trop compliqué.

 

 

Après trois saisons en Allemagne, à Oberkirch, Fabrice Bapst a choisi de retrouver son club formateur cet été. À Plobsheim, le gaucher espère allier qualité de vie et ambitions élevées. Son emploi du temps était devenu trop compliqué.

 

 

« Avec les gardes de 7 h à 19 h 30, les entraînements en Allemagne et les deux heures de route aller-retour pour y aller, je rentrais à 23 h 15 pour me relever à 5 h 30, raconte ce pompier dans le civil. Résultat, je n’ai jamais eu autant de blessures que lors de ces trois saisons à Oberkirch. »

« Je voulais faire partie du projet. C’est vraiment un beau challenge»

Alors pour éviter de revivre pareilles galères (rupture des ligaments croisés, fracture du coccyx), et sur les conseils des médecins, Fabrice Bapst a fait le « choix de la raison » à l’intersaison. Sept ans après un premier retour pour un unique exercice, le revoilà dans son premier club, Plobsheim.

« Maintenant, j’habite à 200 mètres de la salle, ça change », s’amuse-t-il, non sans faire preuve d’ambitions.

Car passer de la Südbadenliga, l’équivalent de la N2 française, à la N3 ne constitue pas un retour en arrière pour l’arrière droit de 31 ans.

« Sur le papier, le niveau est peut-être moindre, mais Plobsheim (7 e l’an dernier, ndlr) a clairement affiché sa volonté de monter à l’échelon supérieur cette année. Je sais que ces saisons-là ne sont jamais faciles. » Surtout, celui qui a déjà goûté à la Nationale 1 avec Reichstett revient dans un club en plein développement. En témoigne son large recrutement (sept nouveaux éléments dont l’entraîneur, Guy Adler) et la livraison prochaine, en avril ou mai 2013 selon le coach, d’une nouvelle salle.

« Je voulais faire partie du projet, être là au début, c’est vraiment un beau challenge », résume Fabrice Bapst, conscient de devoir apporter son « expérience » à un groupe assez jeune. Et également conscient de (re)découvrir un style de jeu différent de celui pratiqué outre-Rhin.

« Le championnat allemand est beaucoup plus physique et les arbitres laissent davantage jouer, il faudra s’adapter », dit-il sans s’inquiéter. Pour cause, le gaucher s’attend à la même ferveur qu’à Oberkirch. « Même si au niveau des structures, c’est incomparable avec Plobsheim, les deux clubs se ressemblent. Il y a le même engouement avec beaucoup de bénévoles autour de nous. Quand on aura le nouveau complexe, on aura les 200 à 400 spectateurs qu’il y avait l’an passé en Allemagne. » Il devrait alors y avoir le feu…

 

Le mot de l’entraîneur

GUY ADLER : « On va d’abord se battre pour ne pas être dans les quatre derniers. J’ai du mal à trouver qui va dominer le championnat, tout le monde peut battre tout le monde. Au fond de moi, je sais qu’on peut jouer la montée, mais je ne veux pas être prétentieux, on n’est pas dans les favoris. Il suffit d’un ou deux blessés et... »

 

le poc en bref

Arrivées : Guy Adler (entraîneur), Fabrice Bapst (arrière droit, Oberkirch, All.), Piotr Florczak (ailier droit, ESSAHB, N1/N3), Florian Vetter (arrière/ailier droit, ESSAHB, N1), Mohamadou Sy (ailier gauche, ESSAHB, N1), Walfroy Meunier (gardien, Sedan, N3), Benjamin Walter (arrière gauche, Hoenheim, Prénationale).

Départs : Michel Hamm (entraîneur, reste au club), Stéphane Molitor (arrière/pivot, Illkirch-Graffenstaden, Prénationale), Matthieu Denni (demi-centre, entraîneur Colmar HC, N3).

Gardiens : Lionel Gasser, Guillaume Huck, Walfroy Meunier, Simon Fischer. Arrières/demi-centres : Guillaume Schull, Luc Metzinger, Thibaut Dhenin, Florian Vetter, Fabrice Bapst, Benjamin Walter, Patrice Wagentrutz, Mohamadou Sy. Pivots : Fabrice Besson, Benoit Lehmann, Frédéric Voegele. Ailiers : Thomas Krieger, Cédric Gentner, Piotr Florczak.

 

 

       

 

Le POC en reconstruction

 

 

 

Après Onze ans de N3 et une progression particulièrement linéaire (6e, 5e, 4e et 3e l'année passée) en ayant longtemps entrevu la montée en N2, Plobsheim s'apprête à vivre une saison sans doute moins aisée, la faute à une intersaison mouvementée.

S'agit-il d'une nouvelle forme d'exode rural, ou d'un épisode du « handball des villes  contre le handball des champs » ? Toujours est-il que Plobsheim s'est vu dépossédé d'une grosse partie de son effectif, voire d'un « sept » intégral, avec le départ de joueurs majeurs et de ses deux gardiens.
 « Le départ d'un joueur, concède le coach Michel Hamm, comme sur une pyramide de dominos, a déclenché tous les autres. Sur le coup, le club a réellement sombré dans une grosse déprime, le président en personne étant prêt à jeter l'éponge. J'étais moi-même extrêmement déçu, car il s'agissait souvent de jeunes formés au club, qu'on avait réussi à monter à un niveau intéressant. Et au moment où l'on aurait pu récolter les fruits de ce travail, patatras ! Malgré tout, sans grosse hésitation, je suis reparti, car il n'aurait pas été correct de laisser le club dans la mouise. »

« Je connais la valeur
de mes joueurs »

 

 Dès lors, il fallut rebâtir un groupe compétitif, capable de tenir la route en championnat de France. « Des jeunes, on en disposait, poursuit Hamm, mais il nous manquait quelques joueurs d'expérience capables de les encadrer. Mathieu Denni nous a permis de récupérer son pote Besson avec qui il avait joué à Schiltigheim, Fred Hugel est reparti pour un tour. Nous tenions notre paire de pivots. Et Florent Gaston s'est également repiqué au jeu. J'ai senti immédiatement une bonne ambiance. Les problèmes de l'intersaison vont fédérer les forces vives. Il y a des places à prendre pour des jeunes qui en voudront et les anciens sont prêts à aider.Mais notre préparation a été misérable jusqu'à notre tournoi de rentrée, avec une seule victoire. Puis les choses ont commencé à se mettre en place, sur la base notamment d'une défense 3-3, que le groupe doit assimiler. Pour notre première sortie officielle en coupe de France, on a étrillé le HBC. Le public en a été estomaqué. On a mené le jeu de bout en bout. Je n'ai pas été surpris de ce résultat. Je connais la valeur de mes joueurs. En championnat, nous retrouverons sensiblement un groupe que nous avons fréquenté il y a deux ans. Il me paraît en tout cas un peu moins relevé que la poule où jouera Haguenau. »
 En championnat, le POC s'est incliné pour l'ouverture chez l'un des favoris Florange, mais a remis les pendules à l'heure dans sa salle fétiche dimanche contre le Racing.
 Pour peu que leur invincibilité y soit préservée au maximum, les Plobsheimois ne devraient pas être loin à l'arrivée de leur objectif majeur : le maintien en championnat de France.

 DEPARTS : Cyril Blaise, Lionel Gasser et Benoît Lehmann (Haguenau), Alexandre Clauss et Jonathan Gill (HBC La Famille), Stéphane Molitor (Racing), Manu Lauffenburger (arrêt).
 ARRIVÉES : Fabrice Besson (Barr), Bruno Guillem (libre, Bouches-du-Rhône)
 EFFECTIF : Huck et Roessler au but, Bastian, Besson, Denni, Dhenin, Enée, Gaston, Gentner, Heckly, Hugel, Kuhn, Metzinger, Schwentzel, Willem.
 ENTRAINEUR  : Michel Hamm.
 CES CINQ DERNIERES SAISONS (toutes en N3) : 2004/05, 7e ; 05/06, 6e ; 06/07, 5e ; 07/08, 4e ; 08/09, 3e.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

        Les nouveaux arrivés, Guillem et Besson (en clair au centre) entourés des jeunes pousses du POC qui intègrent l'équipe fanion (g.-d. : Roessler, Dhenin,Kuhn, Heckly et Huck).

    

       

        L'équipe aux sept entraîneurs

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le POC 3 champion d'Alsace 2007 : de g. à dr. debout Alain Stoll, Philippe Talmone, Patrice Schneiderlin, Dany Fischer, Jean-Pierre Passos, Michel Hamm, Thomas Gewinner, Roland Herzog, Jean-Marie Elkeries ; accroupis Pascal Bischoff, Nicolas Rudolf, Luc Metzinger, Martin Gruber, Daniel Jost, Pascal Talhi. En médaillon : Dany Baechler.

 

 

 

Champions du Bas-Rhin et d'Alsace en Excellence, victorieux de la coupe du Bas-Rhin, les joueurs de l'équipe 3 du Plobsheim olympique club (POC) ont -une nouvelle fois- réalisé une saison pleine.

 « On a un entraîneur sur le banc car la case est prévue à cet effet sur la feuille de match ». « Le problème, c'est que j'ai sept coaches sur le terrain ». D'un bout à l'autre de la table, les répliques fusent entre le coach (Pascal Talhi), et l'homme de base de la formation (Martin Gruber) qui se trouve être aussi le directeur sportif du club. Le ton est donné. Les taquineries volent bas. Même si Gruber concède : « Pascal a bien du mérite, car sur le parquet personne ne veut lâcher du lest. Et encore moins quand il s'agit de procéder à des changements ».

Question de prestige

 Comment expliquer les succès d'une équipe qui ne s'entraîne quasiment pas ? Seuls quatre irréductibles, dont les deux gardiens, sont en effet assidus aux séances dirigées par Patrice Réa, qui du coup compte davantage de membres de la « quatre » que de la « trois » au gymnase. Talhi y va de son explication : « Les anciens s'économisent pendant la semaine, pour être au point le week-end pour le match ». L'âge aidant (41ans de moyenne), ces désaffections ne sont néanmoins pas sans incidence. Gruber encore : « Jusque là, nous avons toujours eu la meilleure défense avec 21 buts encaissés. Cette année, avec des lacunes certaines dans le repli défensif, nous sommes passés à 24 buts. C'est un peu trop ».
 Malgré tout, les coéquipiers du capitaine Roland Herzog, en jouant sur leur expérience, n'ont pas failli : 23 victoires en championnat, 2 nuls et une seule défaite (d'un but à Illkirch). « On a eu un peu de mal au départ, ajoute Martin Gruber, en raison de problèmes d'effectifs. Il a fallu prêter des joueurs à l'équipe 4. Mais tout s'est arrangé au fil de la saison, malgré un léger flottement à mi-parcours. On a battu à deux reprises les briscards de La Robertsau qui finissent deuxièmes. On arrive toujours à se surmotiver contre eux ». Question de prestige sans doute. Et encore une pique : « Comme par hasard, sur les deux nuls, le coach était absent ».
 Eliminée en quart de finale de la coupe du Crédit Mutuel par Hoenheim (Prénationale), la « dream team » comme on l'appelle au POC s'est rattrapée en coupe du Bas-Rhin, s'adjugeant le challenge Raymond Kleitz face à Illkirch après une première mi-temps serrée et une deuxième plus nette. Soultz-Kutzenhausen et Molsheim furent leurs autres victimes.
 La finale régionale contre Wittenheim-Ensisheim a été arrachée d'un petit but en prolongation entre les jambes du gardien, par le plus capé d'entre tous, Michel Hamm.
 La saison à venir, l'équipe repartira en Excellence, le règlement ne lui permettant pas d'accéder en division supérieure. Et de se régaler par avance de retrouvailles avec une formation de Reichstett 3 promue, composée majoritairement, comme elle, d'anciens nationaux.

J.-P. Schneider

 

 

Les patients bâtisseurs

 

 

Le Plobsheim Olympique Club fête les 40 ans de sa section handball ce week-end. Son président Adrien Gasser se retourne sur l'histoire d'un club aux reins solides et plein d'ambition.

Si le handball est devenu le sport n°1 à Plobsheim, il le doit à une poignée de convaincus, plus proches aujourd'hui de la retraite que du bac à sable. Au club depuis toujours, Adrien Gasser se rappelle des débuts balbutiants du hand, en 1965 : « On était quelques gamins de 13-14 ans à vouloir jouer et le directeur de l'école, Jean-Pierre Finkbeiner, avait créé une section hand pour nous. Et en 1968, le Cercle athlétique de Plobsheim voyait le jour avec 15 licenciés ».

« On faisait les lignes avec de la sciure de bois qu'on balayait à la fin du match »

 Jusqu'en 1972 et l'obtention de la salle polyvalente, les handballeurs de Plobsheim jouaient sur le parking d'EDF, mais avec interdiction de tracer les lignes. « On allait chercher les buts à l'école et on faisait les lignes avec de la sciure de bois qu'on balayait à la fin du match », en rigole encore Adrien Gasser. Les choses ont bien changé depuis, à commencer par le nom du club, devenu Plobsheim Olympique Club la même année.  Le premier tournant est abordé en 1976 avec l'arrivée de Joseph Denni, ancien joueur de haut niveau venu avec quelques copains pour s'éclater dans le coin. Résultat : le club passe de la D1 départementale à l'Excellence en à peine quatre ans.  Le deuxième élan sera insufflé par « Dédé » Keil en 1989. L'entraîneur ramènera le club en Excellence Régionale et posera les bases de ce qu'on peut appeler un centre de formation. Le club passe le cap des 100 licenciés et développe ses sections jeunes, garantes de l'avenir du club. « On attache aussi beaucoup d'importance à la formation des cadres, c'est comme cela qu'on progresse », juge le dirigeant historique. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si le club vient d'être récompensé de son cinquième label d'or des écoles de handball consécutif, « seulement remis à trois ou quatre clubs chaque année dans le département ».  La dernière impulsion a été l'oeuvre de Michel Hamm. A son arrivée en 1998 comme entraîneur-joueur, l'ancien du RC Strasbourg fait monter le club immédiatement en N3, un niveau auquel évolue toujours le POC sans avoir connu la descente.  Ce qui permet aussi d'envisager la montée. Pour « accéder à la N2 dans les deux ans », Michel Hamm s'appuiera sur un groupe qui a fini 4e cette saison en N3, « avec quelques ajustements » souligne toutefois Adrien Gasser. Le budget, de 100 000€, n'est pas extensible et sert essentiellement à assurer le confort des joueurs : « Personne n'est payé. Ils ont une prime de résultat et on paye le repas le jeudi soir et le dimanche en déplacement. On mise sur la convivialité ».  Un état d'esprit qui n'empêche pas de se professionnaliser tout doucement. L'organigramme est net et précis, avec 17 personnes au comité et une prochaine réorganisation pour développer le sponsoring, talon d'Achille du club. Surtout, le président fait le forcing pour que les promesses électorales soient tenues : « On nous a promis une vraie salle avec des gradins pour la saison 2010-2011. Ceux qui viennent le dimanche doivent rester debout. Mais on est très content de notre public, on a régulièrement 100 à 200 spectateurs ».  Sans se presser, Adrien Gasser et ses comparses ont construit un club sain et solide au fil des ans. Le président n'imagine pas encore, à 57 ans, tourner la page. L'oeil brillant, il ne se voit pas quitter un club qu'il a « contribué à construire ». Et qu'il aimerait bien laisser au niveau supérieur.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

     Avec 210 licenciés dont 137 jeunes, le POC d'Adrien Gasser dispose de bases solides pour voir plus grand que la N3. (Photo DNA - SR)   

 

 

 

 

Formation continue

 

 

Entraîneur emblématique de la SP Neuhof où il est resté 26 années avant de rallier Plobsheim en 2002, Michel Keil forme aujourd'hui des -16 et des -17 ans du POC. Avec la même passion rugueuse, la même exigence soignée.

Faire et refaire dix fois, cent fois, mille fois le même geste. Copier encore et encore l'enchaînement. Jusqu'à l'écoeurement, jusqu'à ce que ce soit parfait ce qui revient au même. Préparer le hasard des soirs de matches finalement, oui il y a de ça.
 A 52 ans, Michel Keil fonctionne toujours selon des critères qu'il n'a jamais renié. Parle d'une voix de basse, étale. De travail, d'humilité, d'honnêteté et de rigueur, ce genre de choses. Parle peu parce que l'homme est un taiseux qui sait que le bien ne fait pas de bruit et que le bruit ne fait pas de bien comme disait Bourdieu, mais ses yeux disent les mots qu'il ne prononce pas.
 «C'est un homme extrêmement attachant, franc et direct, dit Gatien Dehedin, l'un des champions d'Alsace minimes avec lesquels il est monté en N2 au début des années 90. Michel n'est pas un diplomate, il ne prend pas de gants et dit ce qu'il a à dire, même si c'est dur à entendre. C'est un très grand entraîneur, l'un des tout meilleurs de la région. Il lit le hand de façon déconcertante. »

 C'était particulièrement vrai au Neuhof où il a formé des générations de batailleurs. Les Haas, Ernewein, Dehedin, les frères Robin (dont Michaël l'actuel gardien de Sélestat), Lehmann, son fils Denis le meneur de la Robertsau et tant d'autres.
 « J'ai toujours eu des équipes de jeunes, dit-il. Sans le savoir, ça a tout de suite été mon truc. Aujourd'hui, il y en a pas mal qui animent le hand régional... ça fait un peu mal au coeur de ne pas les voir réunis sous le même maillot ».
 Celui de la SPN évidemment qui restera le club de toujours de cet ancien nageur de niveau national chez les cadets arrivé au hand par hasard. « Pendant un stage de natation, on s'est retrouvé dans un gymnase, se souvient-il. Ça shootait fort et un gars est venu nous voir pour nous emmener au SEC, l'ancêtre du SUC (Strasbourg Université Club). J'avais 16 ans et je me rappelle que j'avais des crampes aux deux mollets, l'effort était tellement différent de celui fourni dans un bassin qu'au début j'avais du mal à finir les matches ».
 Ça ne durera pas. Ni les crampes, ni le SEC. Rapidement, l'arrière gauche au redoutable tir de hanche part au Neuhof où son frère André a pris les rênes de l'équipe. Le début d'une relation exceptionnelle, fusionnelle avec ce club de banlieue à l'âme bleue et jaune.
 Le début d'une aventure sportive aussi avec la montée en N3, alors le troisième niveau français, en 1980 et l'accession à la N2 ratée lors des barrages. Salle du Stockfeld, où il y avait à peine la place pour installer les bancs des remplaçants, plus de 200 personnes se massaient de l'autre côté des baies vitrées.
 «C'était une équipe formidable, confirme Jacky Reutenauer qui en était. Il y avait Leaune, Muller, champion de France avec le Racing, Albertus, Amrouni, Ruggaber aux buts, Stoll etc. Michel possédait une excellente vision du jeu et était déjà porté sur la formation».
 Abrupt comme Matthieu, il tirera à chaque fois le meilleur de ses groupes. Un peu à la manière de ces instits de village frottés de culture.

Un père spirituel
pour certains

 

 «On a terriblement travaillé, dit encore Dehedin. A l'entraînement, c'était le type le plus dur que j'ai eu et grâce à ça, grâce aussi à l'amour qu'il avait pour nous car je suis sûr qu'il nous a beaucoup aimés, il a eu plus qu'on ne pouvait donner. Pour moi, il a été un père spirituel. J'arrivais de la place Colombes, j'étais parti pour faire le con et Michel m'est tombé dessus. Avec ses mots à lui, son exigence il m'a remis dans le droit chemin. Je lui dois beaucoup».
 Ils sont quelques uns dans ce cas là à voir en lui un guide. A le sentir plus ou moins confusément en tout cas. Lui dit simplement que l'affectif était pour beaucoup dans ces résultats. «On avait des gars doués, mais aussi des besogneux, continue-t-il. Ils y croyaient et moi aussi, c'est ce qui faisait notre force. Grâce à ça, nous avons quand même gagné deux coupes d'Alsace d'affilée. Pour certains, comme Vincent Haas, cette relation fusionnelle a peut-être empêché une belle carrière. Dans son cas, je regrette presque de l'avoir freiné, mais nous étions ensemble».
 Vincent Haas justement ne voit pas ça comme ça. «Je ne donnerais pour rien au monde ces années-là, dit-il. Elles ont été les plus belles de ma vie de handballeur. Après, je ne saurais jamais si j'avais le niveau pour jouer en D1 ou D2, mais ce que nous avons vécu valait la peine». Ensemble c'est tout.
 Une philosophie que Michel Keil a transmise à Marmoutier lors des deux années qu'il y a passé comme coach. Et qu'il essaie d'inculquer aux jeunes de Plobsheim où il est arrivé il y a cinq ans pour s'occuper de la «Une».
 «Au Neuhof, j'arrivais à saturation, continue celui qui aux horaires de travail est employé à la Banque de France. On ramait quand même pas mal pour garder cette force intérieure. A Plobsheim, il y a une âme, des bonnes conditions de travail, du monde. Et puis sur les quelque 230 licenciés, nous avons plus de 135 jeunes. C'est un beau réservoir pour le hand».
 Quand il dit ça, il a les yeux qui pétillent. D'un éclat inchangé. Celui qui trahit la flamme qui brûle en lui.

     

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Formateur dans l'âme, Michel Keil continue de s'occuper des jeunes handballeurs. Aujourd'hui, ce sont ceux de Plobsheim qui profitent de sa rigoureuse exigence. (Photo DNA - Alain Destouches)  Édition du Jeu 5 avril 2007

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Patrice Réa sous ses nouvelles couleurs, celle d'un Plobsheim OC pas mécontent de pouvoir compter sur l'ancien robertsovien. (Photo DNA - Laurent Réa)

 

 

Réa de retour en Alsace 

 

Il a quitté l'Alsace en 1992, en quête d'un haut niveau que venait de quitter la Robertsau, son club de toujours. 13 ans et pas mal de déménagements plus tard, Patrice Réa, l'ancien surdoué de l'ASLR, retrouve les siens et fait le bonheur de Plobsheim.

 

 Ce n'est pas qu'il n'aurait pas aimé rester en Alsace. S'il s'est décidé, il y a treize ans, à quitter la région, c'est tout simplement parce que la Robertsau, le club qui l'a vu grandir, retrouvait la Nationale 1. Et que le Racing et Sélestat, alors sociétaires de la Division 1, ne s'étaient pas manifestés.
 Alors Patrice Réa, en mal de haut niveau, s'en est allé voir ailleurs. Nice et Saint-Martin d'Hères étaient sur le coup, mais c'estToulouse que le Strasbourgeois, alors en France espoirs, a rejoint. « Parce qu'il y avait là-bas tout ce que je recherchais : le niveau de jeu et un esprit famille qui me convenait parfaitement. »

 

« Si c'était à refaire, je referais la même chose »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 En Haute-Garonne d'abord, à Nice ensuite et à Marseille enfin, Patrice Réa a ainsi connu la D2 et la D1. Avec, au passage, une demi-finale de la Coupe de France avec Toulouse et deux accessions au plus haut niveau.
 De quoi combler l'ancien Robertsovi! en qui, dans la foulée signa à Rodez, club qu'il retrouva il y a deux ans après un deuxième passage à Nice. « Je suis un handballeur comblé, confie Patrice Réa. J'ai vraiment fait la carrière que je désirais et je reviens chez moi sans aucun regret. C'est vrai que j'ai beaucoup déménagé ces dernières années, mais, surtout, j'ai découvert d'autres régions, d'autres gens. Chacune de mes étapes me laisse d'excellents souvenirs dans la mesure où, partout, j'ai été très bien reçu. Oui, vraiment, si c'était à refaire, je referais exactement la même chose... »
 L'appel du "chez lui" a cependant eu raison de ses besoins de pérégrinations. Treize ans après s'en être allé, Patrice Réa a décidé, à la fin de la saison dernière, de revenir en Alsace. « J'y ai ma famille, mes amis. Tout simplement, je suis d'ici » confie celui qui posa ses valises, pour de bon sans doute, à Kraft au mois de juin. « Je voulais revenir en Alsace, mais pas forcément en ville. Et j'ai trouvé là-bas ce que ! je cherchais ».

 

« Je suis un plus pour eux, ils sont un plus pour moi »

 

 De retour, mais pas en retraite pour autant. A 35 ans, envie et corps intacts, le garçon en veut encore. « J'ai pris mon temps, je me suis renseigné. Et, j'ai finalement choisi Plobsheim parce qu'on ne m'en a dit que du bien... »
 Patrice Réa est ainsi allé taper à la porte du POC, proposant ses services à un Adrien Gasser forcément ravi d'accueillir un tel joueur et aujourd'hui pas avare de compliments. « C'est un garçon à l'attitude exemplaire qui fait de l'excellent travail sur les jeunes » confie le président plobsheimois.
 Le Patrice en question n'est pas en reste, lui qui avoue « vivre une belle aventure avec un groupe jeune, plein d'avenir. Si, en tant qu'ancien, je suis un plus pour eux, ils sont également un plus pour moi. J'ai trouvé un club aux bases solides, bien structuré, ne manquant pas d'ambitions et décidé à ne pas brûler les étapes. L'idéal sera! it de conserver le groupe existant à moyen terme. Le potentiel est là, il y a quelque chose à faire pour peu que les moyens suivent... »
 A moyen terme. Parce que Patrice Réa a encore soif de handball. S'il a bouclé la boucle géographiquement, il se donne encore le temps de la boucler sportivement. Jouer encore avant, sans doute, d'entraîner. Mais rester dans le handball...

 

 

                                                                                                            A.V. © Dernières Nouvelles d'Alsace - 3.2.2006

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